La « Roma Pride » a eu lieu dimanche 6 octobre dans 15 capitales européennes. Le nom de Roma Pride est dérivé du célèbre événement de la Gay Pride. Une Roma Pride a eu lieu à Paris également. Des associations Roms, tziganes et de gens du voyage ainsi que des personnes intéressées se sont retrouvées place de la Bastille. On pouvait notamment y écouter des groupes de musique tzigane et voir des personnes en costumes traditionnels.
En France, cet événement aurait dû avoir une résonance particulière, puisque dans les mois et semaines qui ont précédé cette manifestation, plusieurs politiciens s'étaient fait remarquer par des sorties fortement hostiles envers les Roms. Ainsi, le maire de Croix avait affirmé que si une personne commettait l'irréparable envers un Rom, il la défendrait. Fin septembre, le ministre de l'Intérieur socialiste Manuel Valls lui-même avait affirmé que les Roms ont vocation à retourner en Bulgarie et en Roumanie, parce qu'ils ne veulent pas s'intégrer et que leurs modes de vie sont extrêmement différents de ceux des Français.
Dans de telles circonstances, dans la célèbre capitale de la protestation et dans le pays qui s'est auto-déclaré patrie des Droits de l'Homme, on aurait pu s'attendre à une large mobilisation avec des milliers – comme pour de petites manifestations – voire des centaines de milliers de citoyens, comme par le passé lors de manifestations au sujet de la réforme des retraites ou du marché du travail... ou comme il y a quelques mois lors des manifestations malheureusement si grandes contre le mariage homosexuel.
Mais d'après Libération, ce n'étaient qu'environ 200 personnes qui se sont rassemblées dimanche 6 octobre pour la Roma Pride.
Décevant ! Pourtant, Aline Le Bail-Kremer n'est pas de cet avis. Elle est porte-parole du European Grassroots Antiracist Movement, un réseau européen à l'initiative de la Roma Pride. Elle explique tout d'abord pour Radio Dreyeckland quels étaient les objectifs de cette Roma Pride.